la CAMIF en liquidation

La CAMIF ! une institution. au départ, un catalogue mutualiste destiné aux seuls enseignants, puis une ouverture vers la majorité des fonctionnaires, puis une ouverture au grand public.

Comme ses deux grands concurrents, on trouvait de tout dans le catalogue : de l'habillement, des draps, du matériel de sport, du jardinage, de l'électroménager et les jouets à Noël.

Les vêtements étaient d'assez bonne qualité avec les marques propres à la CAMIF mais aussi de grandes marques.
L'électroménager était concurrentiel avec une garantie souvent plus longue que dans les magasins spécialisés.
comme ses concurrents, on pouvait se faire livrer à la maison en rapide (moyennant un supplément) ou en normal en quelques jours (sous réserve de disponibilité des articles bien sûr), ou dans un point relai dans les 48h (moyennant 1,5 €).

Depuis deux ou trois ans, les promotions devenaient de plus en plus fréquente avec un courrier tous les 2 à 3 semaines donnant 15 à 30% de réduction. Ce qui était un peu pénible car avec ces promotions permanentes, on ne sait plus quel est le vrai prix des choses. Et il y a un an, la catalogue a maigri sérieusement au niveau habillement (il paraît que ce n'était pas rentable avec des taux de retour trop élevés). le catalogue printemps-été 2008 a vu fondre encore l'habillement au profit de l'aménagement de la maison. Et le dernier catalogue ne contenait plus rien en habillement.

Personnellement, j'achetais régulièrement des vêtements, parfois des draps mais rien de plus. Forcément, plus de vêtements = plus d'achat pour moi. Ne devant pas être un cas isolé, la CAMIF a dû perdre des clients. Le recentrage sur l'aménagement de la maison, je veux bien, mais moult magasins (Ikea, Fly, Confo pour ne citer qu'eux) le proposent déjà. Et pas sur catalogue. Les Français, qui adorent aller dans les zones commerciales le samedi, voire le dimanche, sont donc en partie frustés avec la camif puisqu'ils ne peuvent pas toucher, voir en vrai, mesurer, etc. Enfin, ils le pouvaient dans les quelques magasins camif répartis dans quelques grandes villes en France. A Toulouse, il existait un magasin au sud avec un peu de tout. Folie des grandeur ou envie de replacer le magasin au cœur d'une plus grande zone d'achalandises, un nouveau magasin a été construit à l'ouest près de l'aéroport. Même pas inauguré, il est mis sous scellé et ne sera probablement jamais ouvert (sous le nom camif).

Ca faisait un bout de temps qu'on entendait que la CAMIF allait mal. Au final, c'est la mise en liquidation judiciaire avec 780 postes supprimés du jour au lendemain. Supprimés = licenciés sans reclassement à ce jour. Et sur un seul secteur géographique (Niort, agglomération de 70 000 habitants).
Quand on voit certains agents de service publics faire des grèves bloquantes alors que leur emploi n'est pas menacé (une suppression de poste dans la fonction publique ne signifie pas un licenciement : c'est au pire un reclassement, au mieux un départ en retraite non remplacé), on se dit qu'il y a vraiment deux mondes du travail en France.